Le site archéologique de Pincevent en Seine-et-Marne

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Sur la commune de la Grande-Paroisse, en Seine-et-Marne (77), on retrouve de nombreuses traces de passage de groupes de chasseurs-cueilleurs datant du XIIIe millénaire avant J.C. Un ensemble de vestiges fossilisés à l’emplacement même où ils furent laissés font de Pincevent un site exceptionnel au niveau mondial.

De nombreuses traces de campements furent découvertes lors de campagnes de fouille successives depuis 1964. On parle de “Pompéi de la préhistoire”. Le site fut protégé par des inondations et l’ensevelissement sous les fins limons de la Seine.
L’état de conservation des vestiges est exceptionnel. Les vestiges fossilisés sur place agissent comme une photographie de la vie quotidienne à la fin du magdalénien (-16 000 à – 12 000).
Sous l’impulsion d’André Leroi-Gourhan, le site devint un véritable laboratoire d’expérimentation de nouvelles méthodes de fouilles et d’équipement de travail des archéologues.

Que raconte ces vestiges ? Les habitants de Seine-et-Marne en l’an -12500 vivait par familles de chasseurs-cueilleurs. Le niveau de la Seine à cet endroit était bas et fournissait nourritures, bois flottés, silex. Ce n’étaient pas des pécheurs, mais des chasseurs. Ils se déplaçaient par groupes de quelques dizaines avec des habitations (tentes de peaux) facilement transportables et suivaient ainsi les migrations de leur gibier. Des troupeaux de rennes en particulier qui revenaient à cet endroit précis de la vallée chaque année. Les chasses étaient collectives.
Les habitants de cette époque avaient donc établis des camps pour de courtes mais intensives périodes de chasse comme en témoignent les restes de rennes abattus.
Le renne fournissait sa viande et sa graisse, mais l’animal était la principale source de matériaux pour l’équipement domestique (vêtements en peaux, aiguilles en os, bois pour les sagaies, fils de tendon pour la couture…). Le cheval était aussi chassé.
Le foyer, en témoigne les restes de roches calorifères, occupait le centre de l’habitation. Il était bordé de pierres servant de siège ou de billot. On retrouve des os de rennes, des fragments de silex dont certains par l’approximation de la taille suggèrent des tentatives avortées de taille par des enfants. Certains espaces des périmètres d’habitation sont propres de tout éclat de pierre et suggèrent la présence de zone de repos. Les ossements montrent que des animaux étaient amenés entiers puis partagés entre les différentes habitations.

Guillaume Richard

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