Mai 45, la France est libérée, sauf Saint-Nazaire

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Le 8 mai 45, Paris est libéré depuis 8 mois, Hitler est mort depuis 8 jours, les alliés ont conquis Berlin, pourtant en France la guerre n’est pas finie, elle se prolonge à Saint-Nazaire et cela plus d’une journée après l’armistice.

 

La situation militaire

En juillet 1944, Hitler ordonne de défendre les sites stratégiques “jusqu’au dernier homme”. Saint-Nazaire avec sa base de sous-marins en fait partie. Les alliés privilégient une offensive sur l’Allemagne et, plutôt que d’investir ces poches de résistance farouchement défendues par de puissantes batteries d’artillerie et des hommes n’ayant plus rien à perdre, le commandement anglo-américain choisit de les contenir avec l’appui de l’armée française. Alors que l’ensemble de la France est presque intégralement pacifiée, on s’y bat encore à Saint-Nazaire. Le 19 avril, un accrochage a même lieu entre les troupes allemandes et franco-américaines faisant plusieurs morts.

 

La vie des assiégés

Il reste 30 000 allemands à Saint-Nazaire. Si des civils ont déjà été évacués il reste encore plus de 110000 personnes qui subissent les conséquences du siège. Tout manque : le bois, l’électricité, le tissu et la nourriture. Un ancien racontera avoir dû manger dans des auges à cochon. Les hommes sont contraints à des travaux forcés pour satisfaire les besoins de l’occupant.

Psychologiquement c’est terrible. Les informations sont rares, mais on sait que la France libérée se reconstruit, alors qu’ici à Saint-Nazaire l’occupation continue. Les habitants se nomment alors « les Empochés ». La ville devient également un nid d’espions alliés surveillant les faits et gestes des Allemands.

La population commence à marquer son mécontentement de voir la guerre se prolonger. Des insignes bleu-blanc-rouge sont portées sur les manteaux à la barbe des soldats allemands qui savent que le combat ne pourra s’éterniser.

 

La guerre s’y prolongera quelques heures de plus…

La résistance des troupes allemandes se prolongera même après la capitulation, la reddition est signée le 8 mai à 13 heures soit 34 heures après la capitulation allemande signée le 7 mai 1945, à 2 h 41 à Reims. La signature a lieu au lieu-dit « Les Sables » à Cordemais.

La répression est terrible. La ville est divisée. Avec 30 000 soldats allemands présents, plusieurs mois de siège, comment certifier que tous les soldats ennemis se sont rendus et ne cherchent pas à fuir, dissimulés dans la population ? Les Nazairiens devront encore subir méfiance et contrôle. Cette fois-ci surveillés et entravés par les forces alliées, ils devront attendre encore plusieurs mois pour recouvrer une totale liberté.

Guillaume Richard

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