La Machine fut la ville la plus cosmopolite de la Nièvre. Entre 1917 et 1927, environ 300 Chinois étaient employés à la mine. Voici l’histoire l’un d’eux.
Tson Tchang arriva en France à 19 ans en 1916. On promettait aux Chinois la fortune en France (en omettant de dire que le pays était en guerre). Il passa une visite médicale, se vit attribuer un numéro de matricule et arriva en France par Marseille après plusieurs mois de bateau.
Son fils Roger raconte : “Tout était prévu : les doses de thé, de graisse et de sel, 5 francs de salaire par jour, 25 centimes pour les vêtements et les chaussures, autant pour les “frais de maladie” et l’assurance décès”
Au lieu du travail de maçon qu’on lui avait promis. Il se retrouva à l’arrière front à faire des travaux de terrassement, à aller chercher les cadavres…
A la fin de la guerre, il s’installa à La Machine où vivaient déjà quelques chinois. A La Machine, 30% de la population était alors d’origine étrangère (chinois, maghrébins, polonais), mais “On était tous noirs dans la mine” s’amusera son fils, Roger Tchang.
Les chinois : “Ils reconstituent aussi une fumerie d’opium, selon un témoignage de l’époque. Beaucoup, comme le père Tchang, aiment surtout à s’habiller beau, chaque soir, après le travail, pour se retrouver au bar des mineurs et jouer des heures, aux cartes ou au mah-jong, avec l’argent de la quinzaine.”
Son fils, Roger Tchang, y travaillera. Se spécialisant dans les explosifs, il mettra à profit son expérience dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale.
En la mémoire de ces mineurs chinois, reste une petite stèle dans le jardin de Baudricourt à Paris.
source :Le Monde “Gueules noires venues de Chine daté du 06 janvier 2010” par Elise Vincent.