Mâlain est un petit bourg de Côte-d’Or.
Au XVIIème siècle, le bourg abritait des femmes qui pratiquaient la sorcellerie. Quand les jours étaient heureux, les sorcières étaient presque d’utilité publique : elles guérissaient, conseillaient, devinaient la météo des jours à venir, etc.
Mais quand les jours étaient mauvais, qu’une épidémie survenait, que les récoltes étaient pauvres, et bien les sorcières, les guérisseuses et autres prédicatrices devaient bien endosser la responsabilité de tous ces malheurs.
Ce fut le cas en l’an 1640. La grêle frappa les bourgeons des vergers et des vignes, au printemps une période de chaleur fut suivie d’un gel sévère, toute la future récolte fut décimée. Pas de grand cru de Bourgogne cette année-là.
Les responsables étaient désignées : les sorcières de Mâlain.
On décida à Dijon de recourir à une vieille procédure pénale qui n’avait jamais fait ses preuves, mais qui avait l’indéniable avantage de désengorger les tribunaux par l’absence possible de tout recours : le jugement par l’eau. La rivière de L’Ouche coulant par là fit l’affaire.
On alla chercher les sorcières de Mâlain, on leur ligota les pouces des mains aux orteils et on les jeta à l’eau à coups de fourche.
Le principe était simple : celles qui coulaient étaient innocentées et gagnaient leur paradis, pour celle qui parvenaient à s’en tirer, c’était signe de diablerie. Ben, on les brûlait.
Peu eurent le malheur de survivre à la noyade. Et Mâlain fut condamné à dédommager les pertes de récoltes de ses voisins.
Légende ou pas ?
source : Au rendez-vous de la légende de Bourgogne, éditions de la S.A.E.P